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La locution latine Respublica éditée en enseigne lumineuse géante, des bars qui empruntent à l’architecture d’une pyramide et d’une chapelle (toutes deux surmontées de clochers, dont l’un aux allures de potence), la maquette d’une tribune faisant face à un miroir, une hyène aux dents en or, des tableaux héraldiques, des références multiples à Rosa Luxemburg (figure de la lutte pour un internationalisme prolétarien assassinée par ses anciens camarades du parti social-démocrate)… si Nicolas Milhé évacue l’idée d’un art engagé, on note cependant au travers de ses œuvres un redoutable cynisme s’épanouissant particulièrement à l’approche du fait politique et de la chose publique. Son travail porte généralement sur les symboles du pouvoir qui appellent assez peu à la contemplation et dont il bascule le caractère univoque en les transformant en formes propices à la considération esthétique. Il résulte de cette manipulation une mise en évidence des codes employés.
Empruntant à l’architecture militaire, la Meurtrière se dresse dans l’espace et suggère deux espaces distincts. D’un côté, la zone défensive, le poste de tir intérieur d’où l’on peut voir sans être vu. De l’autre, l’extérieur, un paysage digne d’une publicité d’agence de voyage qui installe un décor parfait. Cependant, ainsi traitée en sculpture, la Meurtrière perd toute fonction. Isolée, on peut contourner la zone tampon définie qui devient toute relative. Le dispositif revêt un caractère absurde, mettant en doute, dans une considération géopolitique élargie, l’autoritarisme des frontières ainsi érigées.

Notice FRAC PC/HD

Historique
Restauration

 


Nicolas Milhé

Né en 1976. Vit et travaille à Paris

 


Nicolas Milhe, coll FRAC PC Nicolas Milhe, coll FRAC PC

Meurtrière (Dolomites)

2009

pin, MDF, impression numérique
200 x 300 x25 cm

acquisition 2013 | à la galerie Samy Abraham, Paris

n° inv. 013.8.1

Collection FRAC Poitou-Charentes
photo : Jean-Christophe Garcia

 

 

 

 

 
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