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David Renaud explore la notion de territoire physique et mental et plus spécifiquement comment dans l’histoire récente de la peinture (de l’abstraction au All-over en passant par le pattern-painting) la notion de champ pictural croise et réinvestit les domaines du militaire, du scientifique ou du cinématographique dans leurs tentatives d’appropriation, de retranscription ou de simulation du réel. La référence dans le titre même de son œuvre Total Recall (1992) au film éponyme de P. Verhoeven (dans lequel l’entreprise «Rekal incorporated» offre des vacances idéales sous forme d’illusions plus vraies que nature) procède de la même volonté de troubler, de plonger le spectateur dans l’illusion. Une fois passé de l’autre côté du miroir, de l’autre côté du décor, la faible distance entre l’œuvre et la paroi interdit tout recul, le choix d’une monochromie et de motifs qui rappellent l’hypnotisme et le psychédélisme crée un effet d’optique intense. La surface plane devient alors un champ coloré dans lequel l’on se retrouve immergé et happé. La perte éprouvée des repères habituels (notamment des rapports d’échelle) induit un questionnement sur la représentation de ce que l’on voit et perçoit, les motifs peints s’apparentant aussi bien à la photographie d’un tissu organique, qu’à une image de synthèse, à une photographie satellite du sol martien ou à un paysage imaginaire. Notice FRAC PC/ID |
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