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Pierre Savatier utilise la technique du photogramme, comme acte premier de la photographie, qui consiste à révéler sur le papier photo-sensible l’empreinte d’un objet grâce à la lumière. L’image de l’objet ainsi obtenue inverse les valeurs, les noirs correspondent aux zones qui laissent passer la lumière, les blancs aux zones opaques de l’objet. Dans sa série sur Paris et sa banlieue (1994), l’artiste utilise ici la carte, objet qui par excellence définit une échelle, un code que l’on maîtrise et qui permet de s’orienter dans la réalité. Or cette carte, une fois solarisée, devient une image et donne à voir un territoire autre, réinventé, un paysage dans lequel il faut se situer. Les pliures, les traces d’usure du papier deviennent des montagnes, des zones nuageuses… Paris ville-lumière disparaît dans un gigantesque trou noir. Visions poétiques, images d’une catastrophe imaginaire, ces photographies nous invitent à la projection, à l’interprétation, déstabilisant nos habitudes visuelles, interrogeant la photographie dans sa fonction convenue de constat de la réalité et la cartographie comme forme de connaissance du réel. Notice FRAC PC/ID |
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