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Écrivain, homme de radio, Helgason traduit aussi par la peinture et le dessin, l’humour et le regard caustique qu’il porte sur le monde et le cours bien ordinaire des choses. Tirées de scènes de la vie quotidienne, ses œuvres dépeignent l’ennui, la solitude, l’angoisse et le désir humain, portant un regard narquois quoique toujours empreint d’une certaine empathie, sur l’ampleur de l’abrutissement humain. On y voit des hommes esseulés dans des chambres d’hôtels ou dans leur garçonnière, un couple heureux de retrouver son nid douillet, comme autant de figures imbues d’elles-mêmes, comblées par leur vie insipide et abruties de désir. Ses personnages un peu ridicules et touchants à la fois nous renvoient sans fard notre propre idiotie face à la vie. La peinture Eany Meany Miny Me (1997) au titre tiré d’une comptine dont l’équivalent français serait «plouf, plouf, ça sera toi qui…» interroge avec humour la question de la représentation, partant du champ de l’art pour l’élargir à l’incidence des images dans notre quotidien. Comme un clin d’œil au quart d’heure de célébrité médiatique que Warhol énonçait pour chacun, l’œuvre d’Helgason incarne à travers la figure clownesque de l’idiot, la prolifération et l’actuelle juxtaposition sans distinguo des différents types d’images. Alignant ici dans le style de la bande dessinée : le portrait en pied, comme référence à la peinture la plus traditionnelle, la photographie et la télévision, il questionne leur statut, leur utilisation comme leur signification, et à travers leur médiatisation, la réception que chacun de nous en a, qu’il s’agisse d’art ou pas : « Mes peintures sont destinées à ceux qui ne les verront jamais, à ceux qui restent chez eux, loin du milieu de l’art, c’est-à-dire : tout le monde, sauf quelques spécimens qui fréquentent les lieux d’exposition. » Notice : FRAC PC/ID
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